Méthode d'évaluation collective de la durabilité des projets de services

Contenu : ATELIER "ÉVALUER LA DURABILITÉ DES PROJETS DE SERVICES À LA POPULATION"

Ce déroulé-type a été testé le 26 septembre 2012 dans le cadre d’un atelier intitulé « services et
développement durable », lors de l’Université européenne de l’Accueil de nouvelles populations dont la thématique « Partout... la ville ? » portait sur les relations urbain-rural.

Principe de l’atelier : Mobiliser l’expertise des participants de l’atelier pour concevoir une grille d’analyse de projets de services à la population sous le prisme des 4 piliers du développement durable.

Objectifs de l’atelier :
- Analyser collectivement des projets de services à la population sous l’angle des 4 piliers du développement durable (économie, environnement, social, gouvernance)
- Identifier des critères permettant d’analyser la durabilité de ces projets. Ces critères permettent d’identifier des marges de progrès et des pistes pour améliorer la "durabilité" des projets. Ils peuvent servir d’indicateurs de suivi des projets dans le temps.
- Construire une culture commune du développement durable appliquée aux projets de services à la population : appropriation et intégration du concept de développement durable dans les projets par l’ensemble des acteurs.

Durée : environ 2h30

Nombre de participants : 20 à 30 personnes

Proposition de déroulé et modalités d’animation de l’atelier :
- Installation des participants sur 4 tables : chaque table représente un groupe d’experts ("durabilité environnementale", "durabilité économique", "durabilité sociale" et " gouvernance"). Chaque table dispose de post-its de trois couleurs et d'une fiche de présentation et d'analyse pour les deux projets qui seront présentés.
- Accueil et présentation des objectifs et du déroulement de l’atelier par l’animateur.
- Apport de cadrage sur les tendances à l’œuvre, sur les services et sous l’angle du développement durable : quelles impasses et quelles innovations ?
- Présentation synthétique de deux expériences d’offres de services par les porteurs des projets eux-mêmes.
- Travail en sous groupes : chaque table doit « expertiser » les deux projets sous l’angle d’un des piliers du développement durable dont il a la responsabilité : "durabilité environnementale", "durabilité économique", "durabilité sociale", "durabilité de la gouvernance". Les deux rapporteurs des projets restent à la disposition des participants pour toute demande de précisions.
Pour chaque cas :
Chaque groupe identifie des critères qui relèvent du développement durable. Pour chaque critère identifié, le groupe juge si l’expérience a un impact positif, négatif ou neutre en matière de durabilité, et les note sur des post-it => post-it vert pour les critères jugés positifs, rouge pour ceux jugés négatifs, jaune pour ceux jugés neutres.
Chaque groupe vient apposer ses post-it sur l’arbre de la durabilité : un arbre par cas dessiné sur une grande feuille de papier et affiché au mur, chaque arbre est constitué de 4 embranchements [environnement, économie, social, gouvernance]. Chaque post-it symbolise une feuille de l’arbre. Au regard de l’ensemble des points positifs et négatifs identifiés, chaque groupe affecte une note (de - 5 à + 5) pour le critère dont il est expert et l'inscrit aussi sur un diagramme-radar, dessiné également sur une feuille de papier et affiché au mur à coté de l'arbre de la durabilité.
Chaque groupe note au fur et à mesure sur la fiche-projet qui lui est propre sa note, les raisons de cette note, les questions qui restent sans réponse et les pistes de solutions pour transformer une expérience qui relève de l’impasse en une alternative, en se basant sur le vécu et la connaissance des participants. Ils peuvent notamment signaler l’existence d’autres expériences pouvant servir d’exemples et suggérer des pistes d’amélioration.
- Restitution des analyses projet par projet : tout le monde se regroupe devant l'arbre de la durabilité de projet. Le rapporteur de chaque projet réagit à sa notation et à son arbre. Les « experts » peuvent argumenter et présenter leurs propositions. En fonction du temps disponible un débat peut s’instaurer entre les participants afin de discuter de la pertinence des critères de durabilité identifiés, de la durabilité du projet au regard de ces critères et des pistes d’amélioration possibles.
Conclusion, synthèse et perspectives, réalisées soit par l’animateur de l’atelier, soit par une personne sollicitée en tant qu’observateur grand témoin.

Remarques :
- Cette méthode d'animation présente l’intérêt de faire évoluer les modes de participation. Elle se base sur un travail de confrontation de points de vue avec l'identification de points positifs et négatifs et un système de notation sur 4 échelles graduées, ce qui évite les oppositions pour/contre et permet de pondérer les avis de chacun.
- En complément des apports des porteurs de projets, des données objectives pourraient être fournies par des différents experts du développement durable et servir au groupe pour argumenter une position. Toutefois l’évaluation d’une expérience ne peut s’appuyer uniquement sur des données chiffrées.

Cette méthode peut être déclinée sur une thématique plus ciblée. Elle a été notamment utilisée le 19 mars 2013 dans le cadre des travaux du Réseau rural Alsace et a permis d'analyser les services d'aide au vieillissement et de traiter les questions d'autonomie, de liberté et de lien social. Les mêmes modalités d’animation ont été utilisées le 22 janvier 2013 dans le cadre du Réseau rural Lorrain dont les travaux portaient sur le rôle des services à la population dans le maintien du lien social.

Source : "Quel avenir des services en milieu rural ? Cahier des impasses", ADRETS, 2013