Contexte

Le territoire de projet est le Pays Gapençais : un territoire de projet, bassin de vie, comprenant une ville centre (40 000 habitants) et 8 communautés de communes (30 000 habitants) plus rurales et vieillissantes.
Le projet est né de quatre constats :
  • des besoins des bénéficiaires non pris en charge actuellement,
  • des besoins des aidants familiaux et des institutions,
  • de la place des emplois directs dans les services à la personne,
  • des difficultés des salariés des particuliers employeurs.

Constat des besoins des bénéficiaires

Les personnes âgées ou les personnes dépendantes, ont besoin d'une prestation de qualité au niveau technique et d'une relation humaine bienveillante pour rester à domicile.
Elles ont besoin d'avoir des horaires adaptés à leur rythme de vie.
Elles ont besoin aussi d'une certaine permanence dans l'intervention, au cours de l'année (questions des congés et du remplacement) et dans le temps.
Enfin les personnes bénéficiaires sont en situation de fragilité et souffrent aussi d'isolement humain et social. La présence d'un(e) intervenant(e) à domicile permet d'apporter une présence réconfortante mais qui reste souvent bilatérale. La question de l'échange avec d'autres et du lien social pour sortir de l'isolement reste difficile à traiter. Ces besoins seront développés plus loin dans le dossier.

Constat des besoins des familles, des aidants familiaux et des institutions

Les familles présentes ou lointaines ne savent pas toujours à qui faire appel pour une réponse rapide et adaptée aux besoins de leurs proches.
Les aidants familiaux peuvent avoir besoin de répit, et sont souvent démunis pour trouver des relais de prise en charge temporaire ou complémentaire.
Les institutions médicales et médico-sociales sont également démunies pour répondre à des besoins d'intervention à domicile qu'ils ne peuvent assurer eux-mêmes par surcharge de travail ou inadaptation de l'offre institutionnelle.

Constat de la place du poids de l’emploi direct dans les services à la personne

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« Aujourd’hui, plus de 1.1 million de particuliers employeurs sont âgés de 60 ans et plus, et potentiellement concernés par une perte d’autonomie à court ou moyen terme. Il apparaît donc essentiel de valoriser ce modèle d’emploi et d’employeur singulier qui, au-delà du gisement de richesses et d’emplois considérables qu’il recèle, ne s’inscrit pas dans une relation de profits mais apporte une réponse de qualité aux besoins fondamentaux des citoyens, qui recherchent de nouveaux équilibres de vie.
Le modèle d’emploi entre particuliers fait l’objet de peu d’études scientifiques. C’est pourquoi l’Observatoire FEPEM des emplois de la famille a lancé, en 2011, une étude quantitative visant à mieux identifier qui sont les particuliers employeurs en perte d’autonomie et leurs salariés. L’analyse croisée de ces deux populations est inédite. Elle interroge sur la place et la spécificité de l’emploi direct dans l’activité d’aide au domicile des personnes dépendantes.
Selon l’ACOSS, 1 137 0003 particuliers employeurs sont âgés de 60 ans ou plus. Le tiers d’entre eux se trouve en situation de dépendance et ont souhaité choisir la personne qui les accompagne à leur domicile.
Si ces relations durent plusieurs années, c’est manifestement parce qu’elles donnent satisfaction à leurs protagonistes. Et dans le cas des personnes en situation de perte d’autonomie, c’est sans doute le signe de leur volonté d’être accompagnées à leur domicile par une personne qu’elles ont choisi et qui leur dispense une aide de façon régulière et pérenne dans le temps.
Sur les 515 000 professionnels qui interviennent au domicile des personnes fragilisées, près des deux tiers (63%) sont salariés d’un particulier employeur : 23,5% travaillent exclusivement en emploi direct et 39,5% travaillent en mode mandataire ou mixte (selon au moins deux des modes d’exercice suivants : emploi direct, emploi mandataire ou emploi prestataire). L’emploi prestataire occupe, de façon exclusive, 37% des salariés du champ.
La reconnaissance du modèle de l’emploi à domicile entre particuliers, dans le cadre de la loi d’adaptation de la société au vieillissement, permet aux partenaires sociaux de la branche des salariés du particulier employeur de poursuivre leurs démarches de structuration et de progrès pour ces emplois de proximité et d’utilité sociale. »


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Dans les Hautes Alpes la situation est similaire : en 2012, 3 619 particuliers employeurs (bénéficiaires) employaient 2 263 salariés.
Le vieillissement de la population du département entraîne une augmentation de la demande d'aide à domicile à laquelle les organismes prestataires ne peuvent répondre seuls. L'emploi direct est donc appelé à se développer car il correspond à un besoin et à un désir des bénéficiaires de choisir leur intervenant à domicile. De ce fait, l'expérience d'Acoumpagna est certainement appelée à essaimer.

Constat des difficultés des salariés du particulier employeur

Exercer une activité en tant que salarié du particulier employeur, induit :
  • De savoir travailler en toute autonomie
  • De prendre peu ou pas de congés
  • De de savoir faire preuve d'une grande disponibilité, souplesse auprès des bénéficiaires
  • De gérer ses propres remplacements en cas de maladie, congés, départ en formation et planning
  • De subir une activité aléatoire avec des surcharges de travail et des baisses dues essentiellement aux décès des employeurs ou à leurs hospitalisations
  • De travailler en situation tendant à la précarité du fait de l’isolement des professionnels
  • D’informer et de rappeler aux particuliers employeurs le fonctionnement de l’emploi direct, des aides auxquelles ils ont droit et de réaliser pour eux les documents légaux
Les salariés de particuliers employeurs sont confrontés à l'isolement pour faire face à ces enjeux, à la précarité de leur emploi et aux difficultés inhérentes au travail avec des personnes fragilisées ainsi qu'à un manque de reconnaissance de ces métiers d'assistance de vie à domicile, encore trop souvent déconsidérés. Les salariés du particulier employeur ont aussi besoin pour leur bien-être et celui de leur-s bénéficiaires, de participer à des groupes d'échanges ou d'analyse de pratique professionnelle. Ce constat est partagé dans d'autres territoires qui contactent Acoumpagna pour s'en inspirer.